Le nom de
Thérèse Humbert (
1856-
1918) est associé à l'affaire de l’héritage Crawford, une escroquerie qui secoua le monde politique et financier à la fin du
XIXe siècle.
Thérèse Daurignac naît d'une famille paysanne à Aussonne en 1856. Elle épouse en 1878 à Beauzelle Frédéric Humbert, fils de Gustave Humbert, maire de Toulouse qui deviendra ministre de la Justice dans le deuxième Gouvernement de Charles de Freycinet en 1882.
En 1879, elle prétend avoir reçu de Robert Henry Crawford, millionnaire américain, une partie de son héritage. Dès lors, les Humbert obtiennent d'énormes prêts en utilisant le supposé héritage comme garantie. Ils emménagent à Paris, avenue de la Grande Armée. Ils achètent le château des Vives-Eaux à Vosves (Dammarie-lès-Lys). Cette escroquerie dure une vingtaine d'années jusqu'à ce qu'un juge ne se décide à faire ouvrir le fameux coffre-fort où sont censés se trouver les documents prouvant l'héritage. Le coffre ne contient qu'une brique et une pièce d'un penny.
Les Humbert ont déjà fui le pays, mais ils sont arrêtés à Madrid en Décembre 1902. Thérèse Humbert, qui a comme défenseur Fernand Labori, est jugée et condamné à cinq ans de travaux forcés, tout comme son mari Frédéric. Ses deux frères, qui s'étaient déguisés en tant que neveux Crawford, sont condamnés à deux et trois ans chacun.
À sa libération de prison, elle émigre vers les États-Unis. Elle décède à Chicago en 1918.
Le journal satirique L'Assiette au Beurre a consacré tout un numéro au procès des Humbert, en août 1903 (N°124).
Bibliographie
- Paul Guimard, Le Roman vrai de la Troisième République : Prélude à la Belle Epoque, sous la direction de Gilbert Guilleminaut, 1956, p. 293-328.
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